Le journal n°7 |
juin 1992 |
D.S.Q. Un numéro consacré à l'action en cours dans le quartier des Bas-Coquarts, dans le cadre du "Développement Social de Quartiers (D.S.Q.), pourquoi ? Parce que le devenir de ce quartier différent (voir l'article sur le D.S.Q. des Blagis) est un enjeu pour toute la commune. En effet, au-delà des conditions de l'amélioration des conditions de vie dans ce quartier, il y a un défi :. notre commune est-elle capable d'intégrer dans les faits un quartier isolé peuplé de gens moins favorisés qui viennent de toutes les provinces de France et de pays des cinq continents ? Nous croyons que cela est possible - car il s'agit d'un quartier de taille moyenne (moins de 10% de la population de Bourg-la-Reine), dans une commune elle-même peu étendue : - car les moyens existent : ce sont les multiples collaborations, et les multiples financements, mis en place par le plan de "Développement Social de Quartier" ; - car il existe une réelle volonté de réussir cette intégration, au niveau de toutes les administrations concernées, et, surtout, des acteurs sur le terrain (voir l'entretien avec l'animateur des jeunes du quartier). Mais il est évident que cette intégration ne peut réussir sans le soutien actif de tous : - les habitants du quartier, d'abord : rien ne se fera s'ils ne prennent pas part activement à la vie locale, non seulement dans le quartier, mais aussi dans la ville. À quand une Association de quartier ? - les habitants de toute la commune. Aller à la rencontre des habitants de ce quartier peut se traduire de bien des manières : à l'école, au collège, au Ludo-Parc, au gymnase des Bas-Coquarts, dans un lieu de culte dans une association, ou dans une activité bénévole (soutien scolaire),... Le Développement Social du Quartier des Bas Coquarts, c'est une étape du développement de la vie civique dans toute la commune. |
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Habitants du Quartier des Blagis et Bas-Coquarts La vie de votre quartier, c'est votre affaire Vous avez un projet pour animer la vie de votre quartier, vous cherchez un financement ? Prenez contact avec la Mairie (M. AMAND ou M. LŒILLET) : dans le cadre du "Développement Social de Quartier", il est prévu de financer des projets présentés par les habitants du quartier. Alors, à vous de jouer ! Un groupe d'habitants du quartier + un projet - une possibilité de financement |
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Entretien avec Marc Galliot Cet entretien se situe deux ans après notre première rencontre (voir CITOYEN N° 3) et deux semaines avant le départ définitif de Marc Galliot, éducateur spécialisé dans les résidences Normandie et Lafayette. C'est presque d'un bilan qu'il s'agit, après quatre ans de travail sur le terrain. - Depuis octobre 1990, le Plan d'Aide à la Lecture s'est organisé, la Mairie a aménagé la salle du bâtiment 1, où se tiennent les séances. Les enfants concernés vont de la dernière année de Maternelle jusqu'au CM2. Il y a trois ateliers (ordinateurs, lecture, journal), et trois niveaux séparés (selon la classe). Les directeurs d'école notamment celui de la Faïencerie - , des élèves de l'École normale d'Antony et des instituteurs ont prêté leur concours. Ce fat un grand succès la première année mais il semble que maintenant les enfants et les parents se démobilisent un peu. - Demandé l'année dernière, l'aménagement du carrefour face au gymnase des Bas-Coquarts a été réalisé, mais pas complètement selon l'attente des enfants. Les services de la Mairie sont en pourparlers avec ceux de la D.D.E. pour améliorer encore les travaux. - En 1991, les deux autres locaux des bâtiments 14 et 8 de la Résidence Normandie ont été réaménagés, dans le cadre aussi de la réhabilitation générale des immeubles. Le bar a été fermé, car il drainait trop de visiteurs indésirables. Une animation "graphisme" a bien marché pendant plusieurs mois. - Question toxicomanie et délinquance des dealers l'ambiance a été un peu assainie grâce à une opération " coup de poing " menée sur Bagneux par la Police et les services de la Mairie en octobre 1991. Il y a quatre ans, quelques descentes et bagarres entre jeunes avaient eu lieu, mais ne se sont pas renouvelées ensuite. Maintenant les jeunes de Bagneux viennent plutôt dans la cité pour des activités ponctuelles ou des demandes précises. - Les activités d'organisation de vacances et de soutien social continuent à bien fonctionner 30 jeunes ont participé à un stage de ski avec Marc Galliot (vacances de mars 1992). - Des problèmes subsistent concernant la cohabitation avec les cités de Bagneux : par exemple, le petit centre commercial de Bagneux vient d'être fermé, dans l'attente d'une rénovation, et cela déstructure davantage la vie du quartier. Sa rénovation aura lieu dans le cadre du D.S.Q., en y incluant une "maison de quartier" pour Bagneux, mais ce sera pour beaucoup plus tard... - Pour Bourg-la-Reine, le D.S.Q. se termine l'an prochain : des problèmes de budget vont se poser alors, en particulier pour le financement d'un second poste d'éducateur, indispensable pour s'occuper plus précisément du suivi social des jeunes en difficulté et les accompagner dans toutes les démarches qui les concernent. Quelques vacataires, de compétences diverses (artistiques, photo,...) pourraient être embauchés ensuite pour assurer l'animation. Mais le problème reste le financement au long cours de cette opération par la municipalité. - Enfin, Marc Galliot a supervisé la création de l'Association pour les Jeunes Réginaburgiens (A.J.R.), au C.A. de laquelle les jeunes siègent avec des membres du Conseil municipal, qui ne sont cependant pas majoritaires. Il y a environ 50 adhérents et 80 utilisateurs. Les crédits de l’Association proviennent de la prise en charge D.S.Q., du département et de la Mairie (40%). La gestion du budget est décidée, en C.A. La coordination avec les élus locaux et la Mairie est bonne. - Sont en projet actuellement la création d'un second poste d'éducateur, la création d'une salle de sport sur le terrain du gymnase des Bas-Coquarts, un film vidéo sur la vie du quartier. - Pour finir, Marc Galliot considère qu'il a déjà porté une génération de jeunes : ceux-ci à leur tour mobilisent et encadrent les plus jeunes, de leur fratrie parfois. Toute une coordination en réseau s'est créée grâce à son action entre différentes compétences et différents outils sociaux, donnant ainsi l'impression qu'une organisation de la vie de ce quartier et de ses jeunes s'est développée de façon plus adéquate et plus complète. Conclusion. On peut regretter, comme il y a deux ans, l'absence de participation des jeunes filles aux activités. Le problème de la plus grande diffusion de la drogue reste en suspens. Enfin, et plus grave, il est anormal qu'il y ait tant de difficultés pour créer ce second poste d'éducateur les finances d'une ville comme Bourg-la-Reine ne devraient-elles pas permettre, en priorité, ce poste budgétaire ? Et enfin, à quand une antenne de la bibliothèque dans ce quartier ? |
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Entretien avec Monsieur ALFONSI, Principal Le collège Évariste Galois se situe rue de Fontenay à côté du gymnase des Bas-Coquarts, en contrebas du R.E.R. C'est un bâtiment en béton qui date d'une vingtaine d'années et qui présente les défauts habituels des constructions scolaires de cette époque. Les jeunes du quartier des Blagis qui fréquentent le collège n'ont pas un caractère spécifique qui les démarque du reste de la population scolaire. La population immigrée, qui représente 13 % du collège et qui n'est pas toute concentrée sur le quartier des Blagis n'a pas non plus un parcours scolaire, particulier. Comment le collège s'intègre-t-il au D.S.Q. et quelles actions concrètes sont mises en place pour lutter contre l'échec scolaire ? - M. ALFONSI, Principal du collège, participe aux réunions de la C.L.I.P. (Commission Locale Inter -Partenariale) qui regroupe l'ensemble des participants au D.S.Q. et qui se réunit au minimum deux fois par an afin de préparer l’ensemble des actions envisagées et d'en dresser un bilan. - Une information sur les problèmes de la drogue est menée conjointement avec M. LEGROS, Inspecteur départemental de l'Éducation nationale, le Commissaire ARSAC et M. ALFONSI. Ces actions doivent se poursuivre, et notamment par une formation spécifique des enseignants afin qu'ils soient sensibilisés à ces questions et qu'ils puissent répondre aux attentes de leurs interlocuteurs. La drogue existe malheureusement et est présente sur le quartier des BLAGIS, mais il ne semble M que 1'établissement scolaire soit touché. - Les textes prévoient une mise à disposition de locaux auprès des animateurs de quartier et des différents intervenants. Le- collège a eu l'occasion de s'ouvrir aux familles et aux élèves pour des réunions d'information. Cette ouverture est encore faible dans la mesure où les moyens mis en place sont inexistants et les textes peu précis. - Dans le cadre de l'aide aux jeunes dans leur démarche d'insertion, le D.I.J.E.N. (dispositif d'aide à l'insertion des Jeunes de l'éducation nationale) se donne pour objectif de ne pas laisser sortir les jeunes du système scolaire sans accompagnement, Cette action est peu significative à Évariste Galois, dans la mesure où elle ne concerne que 2 élèves par an environ. - Le système des études dirigées, bien que n'étant pas intégré dans le D.S.O.. est un élément essentiel de la lutte contre l'échec scolaire (pour mémoire, le financement en est assuré par le Conseil Général). Actuellement trois niveaux sont Concernés par ces études , les 6ème, 5ème et 4ème. Un professeur de français, un professeur retraité de mathématiques et deux professeurs du collège non spécialistes assurent les études basées sur le volontariat. Les effectifs réduits (15 maximum. 12 en moyenne à Évariste Galois) permettent un travail utile. Les élèves proviennent de tous les milieux sociaux et leur flux est mouvant. L'extension de ces études est liée au nombre d'enseignants volontaires. - Au niveau de l'infrastructure du collège, un certain nombre de travaux sont en cours ou prévus. L'insonorisation des salles de classe est programmée (clIc n'avait pas été faite lors de la construction). La rangée de peupliers le long de la voie ferrée est en cours de remplacement. Quant au fameux mur anti-bruit dont on parle depuis si longtemps, rien n'est envisagé pour l'instant. C'est un projet orphelin qui attend d'être vraiment défendu. |
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A BOURG-LA-REINE ET DANS LE QUARTIER BLAGIS / BAS-COQUARTS (Recensement 1982, base de l'étude diagnostic)
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Le quartier des Blagis, situé en partie sur les quatre communes de Bourg-la-Reine, Sceaux, Fontenay-aux-Roses et Bagneux compte environ 18 000 habitants (les quatre communes ensemble en totalisent 100 000). Au nord-ouest de Bourg-la-Reine, le secteur réginaburgien des Blagis, les Bas-Coquarts, regroupe 540 logements, 1 157 habitants des résidences Lafayette et Normandie, soit 8,47 % de la population de Bourg-la-Reine : il s'agit d’un quartier jeune : 36,5 % des habitants ont moins de 20 ans (22 % sur l'ensemble de Bourg-la-Reine).
Le quartier des Bas-Coquarts, construit dans les années 1968-1971, fonctionne difficilement avec le reste de la commune. Sa situation à l’extrême nord-ouest, l’avenue de Montrouge, la R.N. 20 et surtout la voie du R.E.R. contribuent à cet isolement. 30 % de l'aide sociale communale y est distrIbuée. Aucune crèche, aucun accueil n'existe sur le secteur pour la petite enfance. Les deux crèches départementale et communale, la halte-garderie de la commune, trop éloignées, sont peu utilisées Les centres culturels de la commune (le CAEL, le conservatoire, la bibliothèque, les Gémeaux) sont aussi bien éloignés. Malgré ces handicaps, pour que le quartier vive mieux, quelques coups de pouce sont nécessaires. C'est la raison d‘être du D.S.Q. Mis en place en 1989 grâce à une initiative de l’État et de la Région Île-de-France, le D.S.Q. vise, après diagnostic, à améliorer la vie dans les quartiers défavorisés en coordonnant les actions sur le social. le scolaire, l’urbanisme, les transports, la qualité de la vie... Pour le mener à bien, les 4 communes ont créé l’Association du Développement Intercommunal des Blagis (A.D.I.B.). La présidence est assurée par chaque maire à tour de rôle et pour un an. M. AMAND, maire-adjoint de Bourg-la-Reine, est le secrétaire de l’A.D.I.B. Chaque commune garde la " maîtrise " des problèmes qui lui sont propres. En vue d'animer concrètement sur le terrain la démarche " D.S.Q. ", l’A.D.I.B. a nommé un chef de projet, Mine PRIVAT-GARILHE, et a mis en place une équipe de maîtrise d'œuvre urbaine et sociale (M.O.U.S.) composée de trois personnes par commune. Pour Bourg-la-Reine,, il s’agit de M. COURILLEAU, secrétaire général adjoint chargé des affaires sociales, Mme PAUL, assistante sociale et M. COLACICCO, directeur des services techniques. Les actions proposées suivent un parcours administratif complexe (A.D.I.B., conseil municipal, comité en préfecture), avant de recevoir le "feu vert" pour leur mise en œuvre. Retenons l'idée que le D.S.Q. est un partenariat entre l’État, la Région Île de-France, le département des Hauts-de-Seine, la ou les communes, les offices d’H.L.M.,... partenarial qui assure la cohérence des actions et facilite leur financement grâce à des participations conjointes. Le D.S.Q.
grâce au rôle actif de tous les partenaires, notamment avec l’État,
permet de faire ensemble ce qu’il est difficile voire impossible de
faire seul. |
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- La rénovation complète de la résidence Normandie par l'Office municipal des H.L.M., et celle de la résidence Lafayette en cours, financée avec le concours de l'État et du Département. Cette réhabilitation s'est traduite par des augmentations de loyer de 25 à 30 %, une diminution des charges de 10 %, et une augmentation de l'A.P.L. (aide personnalisée au logement) pour les revenus les plus modestes. D'ores et déjà, cette rénovation est globalement appréciée. - L’animation de quartier. Préexistante, essentielle et très appréciée, l'animation de quartier est également assurée par l’A.J.R. (Association pour les Jeunes Réginaburgiens). En tant qu'animateur, Karim IBRAHIM vient récemment de succéder à Marc GALLIOT, connu de tous pour la qualité de son travail. Des animateurs spécialisés vont venir compléter cette action qui sera, par ailleurs, renforcée pendant les vacances scolaires. L'idée d'un second animateur ou animatrice est toujours d'actualité. - L'aide à l'intégration socioprofessionnelle. Cette action de l'A.J.R. vise à aider les jeunes pour la recherche d'un emploi. Elle est essentielle. - Le reportage vidéo.. L’A.J.R. tourne un film sur la vie du quartier. - Une maison de quartier. Une étude est en cours en vue de la réalisation d'une maison de quartier qui permettrait aux jeunes de se réunir plus facilement et de conforter des solidarités. Souhaitons un rapide début de réalisation de cette maison. Il convient également de rappeler les actions relevant du Conseil communal de prévention de la délinquance (la lutte contre l'échec scolaire, la lutte contre la toxicomanie) ou du département (le soutien scolaire). Au-delà de ce premier bilan, non négligeable, un certain nombre de suggestions ou d'interrogations restent sans réponse. - Le transport par bus des enfants du quartier jusqu'à l'école primaire de la Faïencerie (traversée de la R.N. 20) soulève deux difficultés : la Mairie vient de résoudre la première en votant des crédits pour recruter un accompagnateur dès la rentrée prochaine. C'est bien, mais reste la seconde, pourquoi refuser la gratuité des transports aux enfants des Bas-Coquarts alors que cette gratuité est par ailleurs accordée aux personnes âgées ? - Le désenclavement urbain du quartier. L'avenue du Port-Galand devrait être aménagée pour être plus agréable : les trottoirs seraient transformées en " allées vertes " (à l'étude). L’idée d'une passerelle enjambant les voies du R.E.R. entre le Collège et la résidence Lafayette a été un moment envisagée. Ce projet, qui créerait une voie de communication, mais qui semble abandonné sous prétexte de difficultés techniques, mérite une étude approfondie. - Le regroupement des services de Protection de la petite enfance des Hauts-de-Seine. La Mairie est en négociations avec le Département pour l'implantation d'un tel service, inexistant dans le sud de notre Département. Espérons une issue favorable. - Implantation d'une bibliothèque de quartier et d'une halte-garderie. Ces deux équipements seraient très appréciés par tous. - Le
mur anti-bruit le long du Collège. Tout le monde le juge
indispensable, mais chacun se renvoie la balle : du Collège à la
R.A.T.P., de la R.A.T.P. au Département, etc... À quoi sert un D.S.Q.
s'il n'est pas capable de régler un tel problème ? La Mairie n'est pas
concernée directement - le Collège relève du Département - mais elle
nous assure de son soutien. Avec l'appui des parents d'élèves et de
leurs fédérations, il doit être possible de faire bouger ce
dossier ! |
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Ont collaboré à CITOYEN à Bourg-la-Reine N° 7 : Claude Chanut, Catherine Cohen-Adad, Catherine Dreyfus, Jean Fauré, Jean-Claude Gaillot, Janine Gendrin, Isabelle Labrousse, Thierry Lauret, Jean-Louis Pérignon, Olivier Richard, Lucien Sellier. |